Depuis plusieurs années, l’usage détourné du protoxyde d’azote est une pratique à risque de plus en plus répandue. Ce phénomène, bien identifié, est en recrudescence chez les plus jeunes : collégiens, lycéens et étudiants. Son usage détourné consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon, après avoir « cracké » la cartouche pour l’ouvrir.Pour autant, les risques sur la santé d’un usage détourné ne sont pas négligeables. Les conséquences peuvent être immédiates : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure due au froid du gaz expulsé par la cartouche, désorientation, vertiges, risque de chute. Une utilisation régulière et/ ou à forte de dose peut entraîner quant à elle des carences en vitamine B12 et provoquer des atteintes de la moelle épinière, une anémie et des troubles psychiques. Ces effets secondaires peuvent être irréversibles et la consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques.
Le phénomène constitue donc aujourd’hui un problème de santé publique national et a des répercussions sur les territoires des communes. Considérant que l’usage détourné de protoxyde d’azote se développe massivement en France et depuis plusieurs semaines sur le territoire de leurs communes, les villes de Salon-de-Provence, Berre-l’Etang et Saint-Chamas ont pris un arrêté afin d’interdire la vente aux mineurs et la consommation sur la voie publique de protoxyde d’azote dit « gaz hilarant ».
Ainsi, à partir du 8 mars 2021 et jusqu’au 8 mars 2022, « La détention, l’utilisation, le dépôt et l’abandon de cartouches de gaz de protoxyde d’azote (NO2) ou autres récipients sous pression contenant du gaz de protoxyde d’azote sur l’espace public par les personnes, mineures ou majeures, à des fins d’utilisation de gaz hilarant, sont interdits » et « il est interdit de vendre ou d’offrir gratuitement sur l’ensemble du territoire communal à des mineurs du gaz protoxyde d’azote quel que soit le conditionnement. Les commerces qui délivrent ces produits exigeront du client qu’il établisse la preuve de sa majorité par la production de tout document officiel muni d’une photographie ». Si le dialogue est privilégié dans un premier temps, les contrevenants s’exposent à une amende de deuxième classe.